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La répétition et la plasticité cérébrale

« En matière de pédagogie, le rôle des neurones est déterminant. Il nous rappelle qu’il ne suffit pas de dire, mais qu’il importe beaucoup de faire faire pour que l’élève apprenne et que la répétition est nécessaire pour apprendre afin d’ancrer le geste ou l’information dans le cerveau. » 

Jacques Belleau / Consultant expert en pédagogie et innovation

La répétition permet de saisir les différentes dimensions d’une réalité, de générer des liens d’application et de développer la compétence. Elle favorise la mémorisation.

L’automatisation des connaissances est essentielle. L’automatisation est le fait de passer d’un traitement conscient, avec effort, à un traitement automatisé, inconscient. Cette automatisation passe par la répétition et l’entraînement. Elle permet de libérer de l’espace dans le cortex préfrontal afin d’absorber de nouveaux apprentissages.

Il est essentiel de répéter une connaissance nouvellement acquise (durées présentées pour une personne sans lésions cérébrales) :

  • pour mémoriser une information, notre cerveau a besoin de trois passages au minimum,

  • pour intégrer une nouvelle habitude, il a besoin de 21 jours.

-> La plasticité cérébrale :

Une carte motrice est constituée par la disposition des zones de contrôle des différentes parties du corps dans le cortex moteur. La comparaison des cartes motrices de différents individus montre des différences plus ou moins importantes au niveau des zones de contrôle chez chacun.
Ces différences sont acquises au cours de l'existence ou en fonction des atteintes neurologiques.
Au cours du développement de l'individu, l'apprentissage moteur et l'entraînement varient selon le mode de vie ou les stimulations proposées, ce qui provoque des différences dans le cortex moteur.


Exemples : Les territoires du cortex moteur les plus sollicités lors d'une pratique physique particulière vont se développer plus pour ceux qui sont en lien avec les muscles utilisés. Les effets de l'entraînement sont visibles en IRM quelques minutes après le début de la séance, mais sont réversibles et transitoires. Il faut plusieurs semaines d'entraînement pour que l'accroissement des territoires concernés se stabilise.

La plasticité cérébrale est la capacité du cortex à se modifier en réponse à une stimulation de l'environnement sur du long terme.

Des atteintes neurologiques comme celles que l’on peut retrouver chez des sujets polyhandicapés, affectent dans certains cas les aires motrices corticales et donc la motricité de certains muscles.

Certaines capacités motrices peuvent être améliorées progressivement car de nouvelles régions corticales sont recrutées (liaisons synaptiques nouvelles).

Les régions corticales endommagées retrouvent petit à petit certaines de leurs fonctions. L'organisation du cortex n'est pas figée et peut se modifier à l'âge adulte.
La plasticité est fondamentale à prendre en compte dans la récupération motrice à la suite des lésions corticales.

 

« La plasticité cérébrale nécessite de penser de façon nouvelle la question du déterminisme. La plasticité, à travers les modifications structurelles et fonctionnelles engendrées par l’expérience, introduit aussi une plasticité du devenir. Le devenir n’est alors ni déterminé ni indéterminé : il est plastique. » 

Roland Broca, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent. Coordinateur de l’équipe de soin IME l’Envol.

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