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Le mouvement

« Sans le mouvement il n'y a ni progrès, ni santé de l'esprit

Maria Montessori

Le mouvement est essentiel pour le développement harmonieux de tout être humain. Que ce soit pour son développement physique ou psychologique.

Très tôt, de nombreux pédagogues et chercheurs ont mis en évidence l’importance du « mouvement » dans les processus d’apprentissages des petits Hommes.
Le sujet est d’une richesse extrême et nos convictions bien ancrées dans cette conception du « mouvement comme moteur premier d’apprentissage ».

Céline Alvarez explique dans son livre « les lois naturelles de l’enfant » (qui nous inspire dans nos pratiques d’enseignants auprès d’enfants valides) que lorsqu’un enfant est activement engagé dans une expérience, un apprentissage quel qu’il soit, le cerveau met en place des stratégies de réajustement de ses connexions. L’être humain apprend en faisant. Il apprend par ses expériences actives en faisant des prédictions.

Exemple : Des expériences ont montré que des petites souris que l’on déplace dans un petit chariot au sein d’un labyrinthe pour leur montrer le bon chemin trouvent ensuite bien plus difficilement la sortie que des souris qui ont pu préalablement explorer l’espace et se tromper de nombreuses fois. Celles qui avaient été engagées de manière active dans le labyrinthe, avaient appris, les autres non.

Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France, écrit également :
« Un organisme passif n’apprend pas. L’apprentissage est optimal lorsque l’enfant alterne apprentissage et test répété de ses connaissances. Cela permet à l’enfant d’apprendre à savoir quand il ne sait pas. »

Le mouvement, l’expérience vécue, la manipulation, la répétition... tout cela entre en jeu lorsqu’on parle d’apprentissage efficient.

Chez les personnes souffrant d’un polyhandicap, la motricité est très entravée, avec pour certain, une incapacité totale d’expression d’un mouvement. Les origines de ces très grandes incapacités motrices sont multiples (très souvent neurologiques ou encore squelettiques, nerveuses, biologiques...). Cela prive la personne de toute possibilité d’exécution, d’intervention sur le monde, d’expérimentation et donc de possibles apprentissages.
Cet état de dépendance motrice vient alors renforcer considérablement les handicaps cognitifs, psychosensoriels et psychoaffectifs, déjà très lourds chez ces personnes.

Dans le cas de l’accompagnement d’enfants polyhandicapés, il nous faut donc trouver des solutions afin de rendre possible ces mouvements ou du moins, les faire exécuter pour compenser le manque de motricité volontaire et donc permettre à l’enfant d’accéder tout de même à d’autres formes d’expériences.

Dans le cas de nos petits élèves, il y aura donc apprentissages parallèles du mouvement (avec comme objectif final « l’automatisation » et « l’autonomisation »), ce même mouvement qui, lui, permettra d’accéder à d’autres sphères d’apprentissages.
Il n’y aura pas d’attente de prérequis. Attendre la maîtrise d’un geste autonome chez l’enfant polyhandicapé avant de lui faire vivre de nouvelle expérience découlant de ce mouvement, ou avant de lui proposer de nouveaux concepts, c’est l’empêcher d’avancer dans l’élaboration de ses apprentissages et de sa pensée.

Exemple : Pouvoir proposer des activités d’encastrement même à un enfant dont la préhension est encore trop fragile pour qu’il puisse tenir la pièce seul. C’est lui donner la chance d’avancer sur la notion conceptuelle tout en travaillant le geste.
Optimiser un champ de possibles, sans être bloqué par le passage de prérequis, grâce à la « guidance motrice » et la « plasticité cérébrale ».

Priver l’enfant polyhandicapé de mouvement est donc le condamner à ne pas apprendre.

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